Une sortie ski de rando printanière

Le Pic de Néouvielle culmine à plus de 3000m d'altitude et reste accessible à ski au printemps. Il y a plusieurs avantages à réaliser cette course en fin de saison. Tout d'abord, son accessibilité. En effet, en hiver on accède à ce sommet depuis Barège via la brèche Chaussenque, ce qui représente une longue course (passage par le refuge de la Glère). Ou bien par l'autre vallée avec la possibilité de rejoindre le lac de l'Oula via la station de Saint-Lary (sinon départ depuis Fabian, qui rallonge considérablement la course...). Plus tard au printemps, vous avez la possibilité de rejoindre le lac d'Aubert en voiture et cela vous fera économiser plusieurs kilomètres pour vous mener plus rapidement au sommet.

Dans notre cas précis, la route vers le lac d'Aubert était encore fermée mais nous avons eu la chance de pouvoir rejoindre le lac de l'Oule en voiture. Ce dernier week-end de mars 2024 était particulièrement généreux en chute de neige !

L'itinéraire proposé n'est pas tout à fait un aller-retour car nous avons passé la nuit au refuge d'Orédon. Nous donnerons quelques information sur le refuge en fin d'article.

L'équipe était composée de JC, Jean-Marc, Elisa, Jean, Mathéo et enfin Emma et Max.

Départ du lac de l'Oule

Après un départ très matinal d'Anglet à 4h30, nous rejoignons le reste de l'équipage Lannemezan pour une rapide partie de Tetris dans le but de monter avec seulement deux voitures. Nous arrivons au lac de l'Oule à 7h30 et le temps coller les peaux, mettre les chaussures etc... Nous débutons la rando vers 8h. Nous avons beaucoup de chance car finalement la météo est avec nous ! Nous démarrons cette journée avec un beau soleil ! Direction le refuge d'Orédon pour décharger nos sacs car nous y passerons la nuit après notre rando. Niveau itinéraire, c'est très simple, il suffit de suivre la route... Après un petit pont, un sentier plus rapide sur la droite permet d'éviter les lacets (voir le GPX à la fin d'article)

C'est seulement après 40min que la première difficulté de la journée se dévoile... Une neige humide, lourde, qui colle aux peaux, formant des blocs qui alourdissent les pas et ralentissent le rythme. Heureusement, tout le monde n'a pas été concerné par ce petit souci. Emma aura tiré beaucoup de neige, voilà ce qui arrive quand on mouille ses peaux... La leçon est bien retenue !

Passage au lac d'Orédon

Il est déjà presque 10h quand nous partons du refuge d'Orédon. Nous faisons une courte pause pour décharger les sacs, manger une barre et c'est reparti ! On appelle au passage le gardien du refuge, Florian, qui est en direction du Pic du Néouvielle et nous informe que les conditions sont plutôt bonnes. On s'attend alors à le croiser sur notre chemin.

Prochaine étape, les Laquettes, situés entre le lac d'Orédon et le lac d'Aubert. Ils forment un vaste plateau recouvert de glace à cette époque et sera pour nous un repère car ils annoncent le début d'une montée plus soutenue vers le Pic du Néouvielle.

Depuis le refuge d'Orédon, il faut d'abord suivre un chemin qui coupe rapidement dans les sapins à droite avant de rejoindre la route vers le lac d'Aubert. Une fois sur la route, on compte deux lacets avant de couper sur la gauche un petit chemin qui mène aux Laquettes.

Arrivés aux Laquettes il est déjà 11h30. Il reste encore un sacré bout de chemin avant le Pic du Néouvielle et Elisa retient déjà depuis un long moment des douleurs aux pieds à cause de ses chaussures. Quelques pansements pour ampoules ne soulagent pas sa peine et au vu de ce qu'il reste à faire, il était plus raisonnable de s'arrêter là. Le paysage des Laquettes est splendide et entièrement recouvert de neige. On se quitte dans se joli décors et nous poursuivons à 6 le reste de la randonnée.

La montée vers le Pic ou jusqu'au Pic ?

Nous rejoignons désormais le versant qui mène au Pic du Néouvielle mais le sommet est encore bien loin de nous. Début mai, les randonneurs commencent la sortie à ce niveau là. Dans notre cas, nous avions déjà randonné pendant presque 4h avec une neige collante qui prenaient beaucoup d'énergie aux jambes. Mais c'est là que l'ascension commence vraiment. Les pentes sont de plus en plus raides. On voit le dénivelé augmenter considérablement sur nos montres. On sent les jambes qui chauffent. Et les conversions sont de plus en plus acrobatiques.

Emma commence doucement a être au bout du rouleau. Les blocs de neige qui se forment sous ses peaux rendent certains passages raides complexes car la carre n'accroche même plus. Le moral dégringole également alors que la fatigue augmente.

Nous nous mettons tous d'accord pour poursuivre au moins jusqu'à la Crête de Barris qui délimite le versant Est où nous nous trouvons, du versant nord où se trouve le Pic. Arrivés à ce point, le Pic est en effet encore très loin. Il est 13h passée et le ciel se couvre rapidement. La visibilité est encore claire mais il devrait se mettre à neiger d'ici peu. Le sommet est encore à 2h30 de nous avec le rythme que nous avons. Nous voyons les traces jusqu'à la Brèche Chaussenque, ce passage se fait au-dessus des barres rocheuses qui longent le lac d'Aubert. A ce moment là, il y a 3 équipes : Jean et Mathéo qui ont du gaz et souhaiteraient atteindre le sommet. Max et Jean Marc qui suivent la troupe sans difficulté. Et enfin, JC et Emma qui songent plus sérieusement s'arrêter là. Au vue de la météo, le sommet ne sera pas atteignable. Si on poursuivait il fallait soit accélérer le rythme, soit faire demi-tour quelques mètres plus loin. On coupe le groupe en deux. JC, Jean Marc et Emma décident de s'arrêter. Jean, Mathéo et Max décident de continuer un peu pour voir s'ils poursuivaient plus loin ou s'ils s'arrêtaient là également. Finalement, tout le monde fera demi-tour au niveau de cette Crête.

Ce petit exemple parait anodin mais il illustre très bien les situations de risques dans lesquelles nous pouvons nous trouver en montagne. Il faut toujours être vigilent à la météo et rester humble quant à son état physique / moral. Ne pas s'écouter peut générer une situation très risquée pour tout un groupe. La fatigue entraine souvent un manque de vigilance, et quand la chute peut être fatale, on ne doit pas prendre de risque.

La descente vers le refuge d'Orédon

On profite des pentes entre la crête de Barris et les Laquettes pour faire de belles courbes ! La neige est assez lourdes, les jambes sont en feu pour certains mais le sourire est sur tous les visages. On arrive au refuge vers 15h, heureux de retrouver Elisa, une cheminée et manger notre pic nique ! On en profite ensuite pour boire une bonne bière, faire sécher nos affaires et se reposer car la neige tombe et une belle journée nous attend le lendemain....

Quelques mots sur le refuge d'Orédon

Au bord du lac d'Orédon, ce refuge est idéalement situé pour randonner dans le massif du Néouvielle. Son gardien, Florian, un fou de ski qui connait cette zone comme sa poche, vous donnera de bons conseils pour randonner. En plus de ses conseils, vous pourrez profiter de ses talents de cuisto pour déguster un bon repas le soir et refaire le plein d'énergie. Pour plus d'infos sur le refuge, cliquez ici.

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